Des vagues de migrants -sénégalais pour la plupart- déferlent quotidiennement sur l’archipel des Canaries (Espagne). Le record de 2006 a d’ailleurs été battu cette année avec 32 436 migrants clandestins débarqués contre 31 678, compte non tenu des nombreux morts et portés disparus. Un drame qui serait, selon le journaliste, Mamoudou Ibra Kane, la conséquence d’une « chaîne de défaillances ». A ce propos, le candidat à la présidentielle de 2024 qui vient de jeter l’éponge, pointe la responsabilité de l’État, de la société et des familles.

« C’est une chaîne de défaillances. Je crois qu’on ne peut pas ne pas pointer du doigt la défaillance de l’État. Quoi que l’on dise, la responsabilité de l’État est centrale. C’est l’État qui doit créer les conditions d’épanouissement. Je ne dis pas qu’il doit donner un emploi à tout le monde. Il y a aussi défaillance de la société parce que quoi qu’il puisse se passer on doit avoir cette fierté de dire ‘ce pays nous appartient, on ne doit pas le fuir’. Il y a aussi défaillance des familles. Quand on nous dit qu’il y a des familles qui cotisent pour permettre parfois à la moitié de la famille de partir, cela devient un gros problème », analyse le fondateur du groupe Emedia Invest, invité de la dominicale de Sud Fm, Objection.

Aussi, révèle Mamoudou Ibra Kane, « il y a un business autour de cette affaire. Des gens qui récoltent de grosses sommes d’argent pour organiser ces voyages ». Selon lui, il est temps de revenir aux fondamentaux dans ce pays. « Que l’État joue son rôle en créant les conditions d’épanouissement. Que la société soit consciente de sa responsabilité d’éducation. Que les familles s’interrogent également sur leurs responsabilités », souligne-t-il.

Pour mettre fin à ce phénomène et son lot de drame, l’ex-animateur du Grand Jury (Rfm) et du Jury du Dimanche (Iradio) estime qu’il faut changer d’approche dans la manière d’interagir avec la jeunesse et de lui témoigner plus de considération. « Les jeunes ils faut les écouter, ils ont leurs mots à dire dans la marche de ce pays. J’ai entendu un commentaire de ce genre d’ailleurs à la suite de la publication du dernier recensement. 75% de la population a moins de 35 ans, j’ai entendu dire : la bombe jeune ! La jeunesse n’est pas une bombe, c’est une opportunité », corrige-t-il.

Le leader du mouvement « Demain c’est maintenant » préconise la tenue d’assises nationales sur la migration auxquelles la diaspora sera associée. « Cela permettra d’écouter les jeunes. La diaspora a des expériences à partager avec cette jeunesse qui pense que l’eldorado c’est de l’autre côté alors qu’il n’y a pas que du bon dans l’émigration », soutient-il.

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