La croissance économique du Sénégal est projetée à 4,8 % en fin 2022 pour rebondir à 8,0% en 2023 avant de se raffermir à 10,5 % en 2024. C’est ce que renseigne le rapport Africa’s Pulse de la Banque mondiale publié hier, mardi 4 octobre.
La publication semestrielle de la Banque mondiale Africa’s Pulse dans son dernier numéro publié, hier mardi 4 octobre 2022, analyse les perspectives économiques régionales à court terme. Et l’étude de prévoir une décélération de la croissance en Afrique subsaharienne, de 4,1 % en 2021 à 3,3 % en 2022, soit une révision à la baisse de 0,3 point de pourcentage par rapport aux anticipations du mois d’avril. Cette dégradation est principalement due au ralentissement de la croissance mondiale, et en particulier à la baisse de la demande chinoise de biens de base produits en Afrique. Selon le rapport, la guerre en Ukraine exacerbe une inflation déjà élevée et pèse sur l’activité économique en contribuant à déprimer à la fois les investissements des entreprises et la consommation des ménages. En juillet 2022, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des informations sont disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5 %, tandis que 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres.
Pour l’Afrique de l’ouest, les deux locomotives à savoir la Côte d’Ivoire et le Sénégal, les perspectives sont encourageantes. Et ce, en dépit de la situation de surendettement et de la hausse sensible des coûts d’emprunt de bon nombre des pays de l’Afrique subsaharienne.
Bonnes performances pour le Sénégal en 2023 et en 2024
Ainsi donc, le rapport Africa’s Pulse de révéler que l’économie sénégalaise devrait progresser de 4,8% en 2022, avant d’atteindre des taux de croissance de 8 % en 2023 et de 10,5 % en 2024, grâce à l’entrée en production du pétrole et du gaz. Quant à celle de la Côte d’Ivoire, elle enregistrera la plus forte croissance économique en Afrique de l’Ouest en 2022 (5,7 %). Après avoir ralenti à 4,8 % en 2022, la croissance au Sénégal devrait bondir à 8,0 % en 2023 et se raffermir à 10,5 % en 2024.
La croissance de l’Afrique subsaharienne chute de 0,8%
Ledit rapport fait remarquer que la croissance économique en Afrique subsaharienne (ASS) devrait décélérer, passant de 4,1 % en 2021 à 3,3 % en 2022, en raison du ralentissement de la croissance mondiale, de la hausse de l’inflation exacerbée par la guerre en Ukraine, de conditions météorologiques défavorables, du resserrement des conditions financières mondiales et du risque croissant de surendettement. Ces tendances compromettent la réduction de la pauvreté, déjà mise à mal par l’impact de la pandémie de covid-19.
Toutefois, il sera noté une croissance modérée dans les trois plus grandes économies africaines, à savoir le Nigeria, l’Afrique du Sud, et l’Angola. A noter que l’économie angolaise bénéficie de la hausse des prix du pétrole, d’une augmentation de la production pétrolière et des bonnes performances du secteur non pétrolier.
Un léger rebond de la croissance en Afrique subsaharienne
Selon toujours le rapport, la croissance en Afrique subsaharienne devrait rebondir à 3,5 % en 2023 et à 3,9 % en 2024. A l’exclusion de l’Afrique du Sud et de l’Angola, la sous-région de l’Afrique orientale et australe devrait connaître une croissance de 4,5 % l’année prochaine et de 5,0 % en 2024. A l’exclusion du Nigeria, également, la sous-région de l’Afrique occidentale et centrale devrait connaître une croissance de 5,0 % en 2023 (contre 4,2 %), et la croissance se raffermira en 2024 (5,6 %). Les pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA ou WAEMU en anglais) devraient se redresser en 2023 après le ralentissement de 2022 (4,9 %), pour atteindre 6,4 %, et se raffermir encore en 2024 pour atteindre 7,0 %.
La guerre en Ukraine a accéléré une inflation déjà orientée à la hausse dans la région. La hausse de l’inflation pèse sur l’activité économique en ASS en déprimant à la fois les investissements des entreprises et la consommation des ménages. En juillet 2022, 29 des 33 pays d’Afrique subsaharienne pour lesquels des informations sont disponibles présentaient des taux d’inflation supérieurs à 5,0 %, tandis que 17 pays affichaient une inflation à deux chiffres.
«L’inflation fonctionne comme une taxe régressive, touchant de manière disproportionnée les pauvres», explique le rapport. En ASS, la forte répercussion des prix des denrées alimentaires et des carburants sur les prix à la consommation a fait grimper l’inflation à des niveaux records dans de nombreux pays, dépassant le plafond des objectifs des banques centrales dans la plupart des pays qui en ont un. La grande majorité de la population d’Afrique subsaharienne est touchée par les prix élevés des denrées alimentaires, car elle consacre en moyenne plus de 40 % de ses dépenses totales à l’alimentation.