Sur instruction du président Bassirou Diomaye Faye, l’OFNAC a publié plusieurs de ses rapports de contrôle. Parmi ceux-ci, le rapport d’enquête n°10/2021 sur l’acquisition de vivres dans le cadre de la lutte contre la pandémie de covid-19 a révélé plusieurs anomalies.
Cette affaire des marchés de vivres acquis par l’État pendant la période de la covid avait déjà suscité la polémique en 2020, avec les noms de Rayan Hachem et de Mamadou Diop, alias « DiopSy », cités. Le rapport d’enquête rendu public par l’OFNAC donne désormais plus de détails sur ces affaires.
Les enquêteurs indiquent que dans le cadre de ces marchés d’acquisition de vivres, Rayan Hachem a fourni du riz à travers ses sociétés « Avanti Suarl » et « Afri & Co Suarl ». Cependant, selon l’OFNAC, la procédure liée au contrat de gré à gré n° Riz-005/2020 présente une irrégularité, car le contrat a été signé par Karamoko Cheikh Oumar Adj, également connu sous le nom de Papis de Avanti Suarl, sur la base d’une demande verbale du gérant. Des présomptions de faux en écritures privées et de complicité par instigation sont relevées à l’encontre de ce dernier et de Rayan Hachem, des faits prévus et punis par les articles 132 et 45 du Code pénal.
Les auditeurs signalent également des présomptions de banqueroute frauduleuse contre Demba Diop, alias « DiopSy ». En tant que député, il aurait exercé la fonction de Directeur général de Ude dans le cadre du marché en question, en violation du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. De plus, il est révélé que Demba Diop et sa fille auraient dissimulé le véritable statut de leur société au moment de la soumission pour le marché, alors même qu’elle était déclarée en faillite et faisait l’objet d’une liquidation judiciaire prononcée le 19 avril 2019. Ces faits, selon l’OFNAC, révèlent des présomptions d’escroquerie portant sur des deniers publics.