Choisi tête de liste de la coalition Takku Wallu pour les législatives anticipées du 17 novembre 2024, l’ancien président Macky Sall aurait décidé, si l’on en croit le journal Jeune Afrique, de battre campagne depuis la ville marocaine de Marrakech. Craignant des déboires judiciaires sur le sol sénégalais, l’ex chef de l’État serait résolu à mener cette campagne à distance pour faire gagner ses partisans.
La publication révèle que Macky Sall, tout en dirigeant la campagne de Takku Wallu Sénégal à distance, mobilisera ses lieutenants et militants sur le terrain sans revenir au Sénégal. Cette décision, selon les sources citées, serait motivée par la crainte de représailles judiciaires. Jeune Afrique souligne que plusieurs proches de l’ancien président confirment cette stratégie, qualifiant son éloignement du Sénégal comme une mesure de précaution pour éviter toute arrestation à son retour.
En effet, lors d’une conférence de presse tenue le 26 septembre dernier, Ousmane Sonko avait déclaré que Macky SAll et ses trois derniers ministres des Finances auraient « menti » et « falsifié » des données économiques, menaçant ainsi de les poursuivre en justice. Ces accusations semblent avoir provoqué des tensions, laissant présager un climat politique électrique à l’approche des élections législatives.
Yoro Dia dément les révélations de Jeune Afrique
Face à ces allégations, Yoro Dia, ancien porte-parole de Macky Sall, a vigoureusement réfuté les informations de Jeune Afrique. Depuis Paris, où il affirme avoir rencontré l’ancien président, Yoro Dia a publié un communiqué dénonçant ce qu’il appelle une « manipulation médiatique ». Il insiste sur le fait que Macky Sall n’aurait rien à craindre et qu’il pourrait revenir au Sénégal librement s’il le souhaitait. « Macky Sall ne redoute aucune poursuite judiciaire. Il respecte simplement une tradition républicaine, observée par ses prédécesseurs, qui consiste à s’installer à l’étranger pour ne pas interférer dans la gouvernance de son successeur », a précisé Yoro Dia.
Dia a également qualifié de « ridicule » l’idée d’une arrestation potentielle de l’ancien président pour des accusations liées à un déficit budgétaire. « Annoncer l’arrestation d’un ancien président pour un hypothétique déficit budgétaire est insensé. Si tel était le cas, des dirigeants comme Biden et Macron seraient menacés de sanctions similaires. Il est donc urgent pour le pouvoir en place de faire preuve de sérénité, car la peur est mauvaise conseillère », a-t-il écrit dans son communiqué, fustigeant l’idée que Macky Sall puisse être un fugitif.