Issa Sawaré, directeur général de Sen’cred, a été condamné hier, à six mois d’emprisonnement ferme pour avoir floué la dame Khardiata Guèye de 15 millions de francs. La même peine a été prononcée à l’encontre du prévenu le 8 août 2022 pour des faits similaires.

La descente aux enfers se poursuit pour le directeur général de Sen’cred. Né en 1980, marié et père de trois enfants, Issa Sawaré comporte trois mentions à son casier judiciaire. Il exerçait en toute illégalité dans le domaine de la microfinance depuis 2020. C’est dans ces circonstances qu’il a roulé dans la farine plusieurs chefs d’entreprises et des commerçants à qui il promettait des financements dans un délai de 15 jours moyennant le versement d’une caution.

En 2021, il a écopé de six mois de prison avec sursis pour escroquerie. Mais, cette peine d’avertissement n’a pas dissuadé le filou. Placé encore sous mandat de dépôt le 15 juillet 2022, Issa Sawaré a grugé dans la présente procédure quatre personnes, dont Bocar Guissé. Propriétaire d’une entreprise basée à Dubaï, celui-ci avait sollicité un prêt de 100 millions de francs.

Ainsi, il a versé une caution de 50 millions de francs. « Je devais recevoir les 100 millions le 3 mars 2022. Mais, le chèque est revenu impayé. J’ai fait des allers-retours sans succès », a regretté M. Guissé lors du procès le 8 août. Les trois autres plaignants n’avaient pas déféré à la convocation du tribunal, lequel a condamné le mis en cause à six mois d’emprisonnement ferme et à payer 70 millions de francs à M. Guissé.

D’après Rewmi, extrait de sa cellule hier, le multirécidiviste a fait face à la partie civile Khardiata Dieng qui s’attendait à recevoir un prêt de 30 millions francs, après avoir déposé une caution de 15 millions francs. Barbe fournie, crâne rasé, le natif de Linguère a confié au juge des flagrants délits de Dakar qu’il capitalise 20 ans d’expérience dans le secteur bancaire. Cependant, il a avoué que sa structure ne dispose pas d’agrément. Et il avait reçu une injonction de cesser toute activité d’intermédiation financière courant 2021.

Très remonté contre le prévenu, le substitut du procureur a requis trois ans ferme. Le conseil de la défense a sollicité une application bienveillante de la loi.

Rendant sa décision, le juge a infligé une peine de six mois ferme au prévenu qui doit s’acquitter de 12 millions francs pour la réparation du préjudice de la plaignante, laquelle a reçu une avance de 3 millions de francs.

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