«Ce n’est pas logique de parler de report à 45 jours de la présidentielle du 25 février 2024», pense le candidat Khalifa Ababacar Sall, qui a évoqué, à Thiès, les débats houleux sur la problématique du parrainage agitée, à présent, par le landernau politique sénégalais. Selon l’ancien maire de Dakar, « c’est même impossible et cela ne relève d’aucune rationalité ». Avec la modification de la constitution de 2016, souligne-t-il, « le Conseil constitutionnel par son arrêt avait dit que dès qu’un mandat présidentiel est entamé, il ne peut être prolongé ou diminué. Or pour reporter les élections, il faudra forcément prolonger le mandat en cours, ce qui serait contraire à la constitution ». Il s’y ajoute, remarque-t-il, que « si la classe politique s’évertue à le faire, elle va créer un précédent dangereux pour la démocratie ». Et d’indiquer qu’« il n’a jamais entendu le Président Macky Sall parler d’un quelconque renvoi et aucun leader politique ne l’a pas envisagé à ce jour ».
M. Sall a par ailleurs apporté des éclairages sur le débat autour de la double nationalité. Selon lui, c’est le code électoral consensuel de 92 dont Kéba Mbaye était le facilitateur, qui a décidé de la disposition sur cette affaire. À l’époque, le Président Abdou Diouf avait exprimé la détermination de signer ce code, sans en changer une seule virgule, à condition qu’il y ait consensus sur tous les points. Il explique qu’il y avait effectivement consensus sauf sur deux points en l’occurrence la durée du mandat et la proposition de la nationale sénégalaise exclusive faite par Madior Diouf. Il ajoute que les discussions étaient très serrées pendant trois jours, mais finalement les socialistes ont fait une concession en acceptant que la nationalité exclusivement sénégalaise soit adoptée.
« Je suis partisan de cela et je suis exclusivement de nationalité sénégalaise », a-t-il indiqué.
Il a, par ailleurs, insisté sur l’importance du dialogue politique dans le jeu démocratique. C’est la raison pour laquelle, il a déclaré qu’il va participer au dialogue, car il est un citoyen sénégalais, un acteur politique, convaincu que pour construire ce pays, il faut l’apport de tout un chacun.
« Quand nous sommes allés au dialogue, nous avions l’ambition de faire, en sorte que tous les articles pouvant poser des problèmes soient réglés, notamment les articles 57, 29, 30, mais malheureusement, il n’y a pas eu de consensus. Mais c’est aussi cela le dialogue. Tous les problèmes politiques qui ont été réglés dans le pays, l’ont été par le dialogue, notamment en 88, 92, 96, 2000, 2006, 2007, 2017, 2018, 2019. C’est cela la force du pays. Chaque fois qu’il y a des problèmes, nous nous sommes retrouvés pour discuter et dépasser, même s’il est vrai que tous les problèmes n’ont pas toujours été réglés », a-t-il poursuivi.