Le Sénégal  a une opportunité de s’approprier la composante 3 du projet de partenariat mondial de l’Initiative pêche côtière visant à développer, à mettre en œuvre un outil d’évaluation de la performance des pêches (FPAT) mise en place par  la FAO  et l’université de Washington et Blue Matter Science LTD. Notre pays doit s’en servir pour aider à la prise de décisions au sein des structures respectives. Il s’agit d’outiller les acteurs à utiliser les données, les informations et les connaissances spécifiques sur la pêcherie pour déterminer le niveau précis des scores associés aux mesures. Mais aussi de  se familiariser avec le processus de notation des indicateurs, apprendre à interpréter les résultats et à identifier des informations utiles pour la gestion et  à identifier les effets causals entre les inputs et les dimensions à remplir les feuilles de calcul destinées à être téléchargées sur interface utilisateur Web (application, FPAT).Le FPAT est adapté à l’évaluation des performances de toutes les pêcheries, qu’elles soient riches ou pauvres en données statistiques. Aussi, il a l’avantage de couvrir les dimensions sociales, économiques, écologiques et de gouvernance. C’est donc un outil adapté à nos pays pour mesurer les progrès réalisés dans la gouvernance des pêches, selon Makhfousse Sarr, chargé de programme  de la FAO. Selon lui, le projet Initiative pêche côtière (IPC) vise à préserver les ressources marines et à garantir la pêche côtière. Il s’agit de lui permettre de continuer à jouer son rôle crucial dans la société. Cela, en  contribuant à la sécurité alimentaire, ainsi qu’au développement économique et social des pays. La pêche artisanale sénégalaise est caractérisée par des phénomènes de migration des acteurs, une diversité des communautés de pêche, une multitude de points de débarquement, d’engins de pêche, de navires, d’espèces de poisson, mais aussi par une complexité des caractéristiques géophysiques, écologiques des zones de pêche. L’état de surexploitation de la plupart des stocks halieutiques expose les communautés de pêche côtière à l’insécurité alimentaire, à des pertes de revenus, à des conflits d’usage, bref à des conditions de vie difficile. En effet, l’analyse d’un secteur des pêches aussi complexe nécessite des outils holistiques qui intègrent les dimensions gouvernance, écobiologiques, socio-économiques et environnementales. Elle nécessite également des données historiques disponibles sur une période plus ou moins longue. La plupart des pays ne disposent pas de toutes les données nécessaires et issues de sources fiables pour analyser un secteur aussi complexe et aider à la prise de décisions.