L’affaire des 94 milliards, l’un des dossiers politico-judiciaires les plus bruyants de cette décennie, va peut-être connaître son épilogue. En effet, selon l’avocat de Ousmane Sonko Me Khoureychi Bâ, le Pôle Judiciaire Financier (Pjf ) va entrer en jeu après avoir été saisi. Dans le journal L’Observateur paru ce jour, il affirme que des convocations seront bientôt envoyées et « des gens seront entendus, aussi bien le plaignant que des personnes incriminées ».
Cette évolution marque un tournant dans une affaire qui oppose Ousmane Sonko à Mamour Diallo, ancien directeur des Domaines, accusé de détournement de fonds publics à hauteur de 94 milliards de francs CFA. Cependant, du côté de la défense de Mamour Diallo, les informations sur la transmission du dossier au Pjf sont contestées. Me El Hadji Diouf, l’avocat de Diallo, affirme ne pas avoir été informé de cette nouvelle étape : « Je ne suis pas au courant de la transmission du dossier, et Mamour Diallo ne m’a pas encore saisi de cela ».
Depuis ses débuts, l’affaire des 94 milliards a profondément marqué l’opinion publique sénégalaise, en raison des personnalités impliquées et des sommes colossales en jeu. Le Pool judiciaire financier, chargé de traiter les dossiers complexes liés à la gestion financière, prend désormais en main ce dossier, ce qui laisse présager de nouveaux développements. Selon des sources judiciaires, cette instance pourrait rapidement convoquer les protagonistes pour les entendre.
Ousmane Sonko, leader de Pastef et ancien inspecteur des impôts, accuse Mamour Diallo d’avoir détourné des fonds destinés à l’indemnisation des héritiers de la famille Ndoye dans une affaire foncière. De son côté, Mamour Diallo nie en bloc ces accusations, les qualifiant de calomnies destinées à ternir sa réputation. Cette affaire, qui a commencé à agiter le paysage médiatique en 2019, revient sur le devant de la scène dans un contexte politique déjà tendu, avec les élections présidentielles de 2024 en ligne de mire. Pour rappel, Ousmane Sonko avait porté plainte, mais une première enquête de l’Assemblée nationale n’avait pas donné suite aux accusations.